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I-Boycott, interview du co-fondateur Bülent Acar

I-Boycott est une association dont l’objectif principal est d’informer, de sensibiliser et de soutenir les citoyens sur les problématiques de consommation, d’environnement et toutes formes d’exclusion sociale. Pour nous expliquer un peu plus en détail les enjeux de l’association, nous avons rencontré le co-fondateur Bülent Acar, originaire de Saint-Chamond.

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Pour toi, I-Boycott en quelques mots c’est quoi ?

Une association avec des bénévoles, beaucoup de bénévoles, qui veulent changer les choses, qui veulent un nouveau système économique des entreprises plus vertueuses. Pour cela, ils utilisent leur pouvoir d’agir, leur porte-monnaie, pour des entreprises qui n’ont pas d’impact négatif sur leur écosystème.

Quel est ton rôle dans cet organisme ?

Je suis co-fondateur, j’ai un rôle un peu transverse. On va vraiment s’occuper de toutes les questions qui touchent à l’association. Cela va être surtout de la gestion du management et de la gestion de projet.

Quel est l’objectif de votre association ?

Nous avons plusieurs objectifs : nous accompagnons les entreprises et nous les aidons à améliorer leur pratique, ce sont souvent des entreprises très engagées. Nous voulons que les entreprises changent certaines de leurs pratiques et c’est les citoyens qui vont dicter leur revendication, par exemple : est-ce qu’il ne faudrait pas trouver une solution pour les bouteilles en plastique ?

C’est d’abord un changement de pratique mais c’est aussi un travail de sensibilisation de dire aux consommateurs qu’ils ont un impact sur ces entreprises.

Comment arrivez-vous à vous financer vos activités ?

I-Boycott est financé essentiellement par les dons des citoyens, nous avons également un volet de formations à travers notre « Serious Game » : Ethic or not. Un jeu de rôle entre consommateurs, entreprises et élus politiques. L’idée est de voir l’empreinte de chaque acteur dans ce système. Nous intervenons dans plusieurs écoles post-bac : EM-Lyon, 3A, Sup’écolidaire… Nous avons également un volet co-éthique, qui est un programme où l’on réunit les consommateurs et les entreprises pour répondre à des problématiques d’intérêt général.

Si vous devez évaluer votre position aujourd’hui auprès d’autres organismes français ?

On commence à avoir une place importante pour l’écosystème des associations qui milite pour un changement de modèle. C’est encore une petite structure, notre point fort est la visibilité, car nous communiquons très bien. Par contre, notre point faible est notre modèle économique : nous allons avoir de l’argent, mais très peu pour pouvoir faire des campagnes internationales, qui nous permettraient de pousser les entreprises à réagir et à prendre des engagements auprès des consommateurs.

Comment veux-tu qu’I-Boycott évolue ?

Je vois l’évolution de notre association d’une manière très positive. Nous sommes tellement “à fond dans le guidon” que nous ne voyons pas certaines choses. Ce que je retiens, c’est que nous avons une très bonne communication puisqu’on nous voit un peu partout. Depuis que nous avons sorti l’application « Buy or Not » en septembre 2018 sur Android, nous avons eu notre place dans les journaux, cela a été relayé par une trentaine d’articles de presse et les gens nous disent que l’on est présent un peu partout à chaque fois que nous avons un projet !

Existe-t-il un boycott sur les GAFAM chez I-Boycott ?

Il y a eu des campagnes qui ont été lancées mais qui n’ont pas atteint un nombre suffisant de boycottants. Nous réfléchissons à ces questions. Nous sommes en plein dedans et nous essayons un maximum de pousser les alternatives. Nous parlons énormément de Lilo et de Qwant dans nos formations civiques et citoyennes, qui vont déjà à l’encontre des GAFAM. De plus, nous avons déjà une campagne contre Apple sur l’obsolescence programmée et l’optimisation fiscale. Nous aimerions que Apple réagisse à ces questions, donc on se positionne pour les alternatives, mais on dépend de certaines lettres de ce sigle. L’idée serait d’en sortir à terme mais aussi d’élaborer des stratégies pour pouvoir en sortir.

Que pensez-vous des logiciels libres ou des logiciels open-source ?

Je ne suis pas un spécialiste, mais j’essaye d’utiliser des logiciels de Framasoft, sur certains outils ils sont très bons, sur d’autres moins. J’utilise énormément le Framapad et le Framadate. On travaille énormément pour notre application Buy or Not avec Open Food Fact qui est une base de données de produits alimentaires “open source”. C’est très bien, mais je vois une des limites de l’open source qui est que les entreprises pourront réutiliser ces données ouvertes, même si l’utilisation de l’open source permet de démocratiser ces données, à un moment, on doute que les données soit utilisées autrement que par les citoyens… Nous ne nous en méfions pas, mais nous nous posons la question.

Est-ce que vous utilisez des réseaux sociaux libres comme Diapora*, Mastodon ?

Nous sommes présents sur Diaspora* , mais nous sommes bien seuls ! Nous continuons à être dessus et à faire des articles mais c’est très difficile. C’est comme être dans un “rouleau compresseur” même si nous soutenons le travail de Diaspora* et également ImagoTV qui est un Netflix écolo.

Pour finir, quels sont tes conseils pour pouvoir participer à une campagne de boycott sans céder à la pression sociale ? Par exemple, boycotter le Coca Cola alors que tes amis continuent d’en prendre.

Je pense qu’il faut avoir une position où l’on arrive à expliquer les raisons de nos choix et être dans le dialogue.

Quand j’explique très clairement que je ne bois pas de Coca Cola, les gens me comprennent. Cela va permettre aux gens de se poser des questions même s’ils continuent à en boire.

Autre exemple, nous avons une vraie problématique concernant le plastique. Coca Cola émet énormément de plastique dans le monde, donc je ne bois plus de Coca Cola ! Il faut expliquer qu’il y a des alternatives qui existent, elles sont chères mais cela veut dire “consommer mieux”. Nous sommes dans un monde fini et nous ne pouvons pas consommer à l’infini. Cela prend du temps mais c’est une pédagogie, je ne peux pas dire à une personne « arrête de boire du Coca ». Je vais d’abord expliquer pourquoi je n’en bois pas et après je lui laisse le choix de continuer à en boire ou pas.

Voici une vidéo qui l’explique plus en détail:

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