A l’origine de l’imprimante 3D, un projet un peu décalé, qui touche autant aux vieux fantasmes du monde de la science fiction qu’au génie de l’informatique, de la nanotechnologie, des avancées de la physique quantique ou du bricolage…
Dans sa forme libre, la technologie est actuellement la mieux représentée par le projet « REPRAP », une imprimante 3d auto-réplicative, c’est-à-dire qui peut produire elle-même une partie des pièces qui la constitue.
Selon Emmanuel Gilloz (spécialiste en « open et graphic design »), « l’imprimante 3d, c’est comme un pistolet à colle, mais qui peut se déplacer sur 3 axes. » On fait fondre un filet de plastique, qui de couches en couches superposées, va composer et fabriquer un objet.
Quand l’open source génère une communauté active
Dès la conception de l’imprimante, l’équipe de recherche a rapidement décidé de favoriser l’open source, ce qui a donné énormément d’avantages pratiques.
Au-delà de l’équipe de recherche (la base), tout le monde peut désormais en construire une et la modifier, apporter des idées nouvelles, des innovations techniques, fonctionnelles, créatives, etc.
On compte des milliers de personnes qui fabriquent des « REPRAP » et contribuent activement au développement de la machine en open source.
L’idéologie sous-jacente : la décentralisation
Sa facilité d’utilisation est aussi une économie. Puisqu’on pose des points de plastiques seulement là où on veut, le procéder évite d’avoir à creuser et graver après avoir moulé un objet (on ajoute de la matière, au lieu d’en enlever.) On créer ainsi des formes qui seraient parfois impossibles à réaliser autrement. Sur le plan écologique, moins de matière est donc gaspillé.
Cette autonomie de l’utilisateur brise les barrières classiques du marché de l’offre et de la demande. Personnaliser un objet coûte cher dans le marché traditionnel. Se réapproprier les moyens et outils de de production permet de ne plus devoir importer un produit qu’on peut fabriquer sur place à la demande, selon des besoins très précis : les siens.
Il s’agit donc bien de tout un ensemble, d’une vision, d’un modèle qui est revendiqué d’un point de vue idéologique à travers une communauté qui refuse le système centralisé de la société de consommation, qui a tendance à dresser une barrière entre les acheteurs et les détenteurs des moyens de fabrication.
Partager ou protéger les individus ?
La problématique n’est pas nouvelle (échanges de fichiers via des liens torrent ou par téléchargement directe), mais revêt une nouvelle forme à travers l’imprimante 3D. Le monde est verrouillé par des brevets. Participer à un produit aussi avant-gardiste dans une optique de partage « libre » pose de nouvelles questions aussi bien morales que législatives.
Sur le net, il existe déjà des sites de partage d’objets (« thinkgiverse.com ») sous forme de fichiers à télécharger librement que l’on fait exécuter par la machine. Des milliers d’amateurs échangent ainsi leurs créations qui peuvent êtres utilitaires (pièces mécaniques) ou purement décoratives.
Mais certains produits sont parfois des répliques, des reproductions à l’identique de créations non-libres de droit. C’est la notion de droit d’auteur qui se cache derrière. Peut-on espérer pouvoir imprimer sa propre figurine « Mickey Mouse » ? Son propre porte-clef « Super Mario Bros » ? S’asseoir sur une cuvette à l’ effigie de « Donald Duck »?
Des concepts et philosophies différentes se rencontrent et se disputent : respect de la paternité de l’auteur; création perçue comme une œuvre, une extension de l’individu, qu’il faut respecter; idée de libre arbitre, volonté de partager; droit des imprimeurs (« copyright » signifie d’abord « droit de copie »), etc.
Si la conception d’un modèle basé sur des échanges libres peut paraître utopique, on ne peut cependant pas balayer d’un revers de main leurs arguments. C’est-à-dire favoriser l’accès pour tous les individus à leurs besoins de façon active, mettre de côté l’idée de possession dans un système capitaliste pour un objectif plus grand et universel, qui traverse les frontières dogmatiques, économiques, les lois soumissent à une logique de centralisation.
A l’avenir, des concepts conflictuels devront s’emboîter à travers un cadre juridique qui reste encore à construire. Les principes et modalités sont à échafauder. Le débat est lancé…
Est-ce qu’on pourrait avoir les liens cliquables vers les sites cités?
Les sources des citations aussi :)
(une petite relecture par quelqu’un d’autre doit permettre de choper quelques coquilles qui traînent)
Cest vrai que je cite pas de sources. Je me suis basé sur le documentaire qu’il y avait sur moodle. Ce que j’en ai retenu, dans les grandes lignes, je l’ai ensuite rédigé à ma façon. La source est donc vidéo. Par contre, quand je cite, je dis « selon(…) avec des guillemets.
Ben du coup ce serait chouette de mettre le lien vers la vidéo pour les personnes qui lisent ce site et n’ont pas accès au moodle :)