Un marché de l’open source déjà solide en Chine
La Chine n’est pas novice en matière d’open source. De nombreux projets ont émergé ces dernières années, notamment dans le secteur des véhicules autonomes, où des entreprises comme Baidu ont développé Apollo, une plateforme collaborative révolutionnant la conduite autonome. Deepseek s’inscrit dans cette lignée, mais avec une ambition encore plus large : devenir un acteur incontournable de l’IA générative et bousculer le monopole américain incarné par OpenAI et Google DeepMind.
Une ascension fulgurante dans un contexte politique tendu
L’apparition de Deepseek survient à un moment stratégique; le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Son premier mandat avait été marqué par une guerre commerciale avec la Chine, et tout indique que son second pourrait intensifier cette confrontation technologique. Les restrictions sur l’exportation de composants stratégiques, notamment les semi-conducteurs, ont déjà poussé la Chine à redoubler d’efforts pour développer des alternatives, Deepseek en est un exemple marquant.
Deepseek : une IA aux ambitions internationales
Deepseek se distingue par son accessibilité et son approche open source, permettant aux développeurs du monde entier de contribuer à son perfectionnement. Contrairement à OpenAI, qui restreint l’accès à ses technologies pour des raisons de sécurité et de rentabilité, Deepseek mise sur une diffusion large et collaborative. Cette stratégie pourrait lui permettre d’attirer une communauté développant des applications variées dans les domaines de la recherche, de la santé, ou encore de la finance.
Les craintes et les risques d’une hégémonie chinoise
Si Deepseek s’impose comme un acteur majeur, il est légitime de s’interroger sur les implications de sa domination potentielle. Certains experts redoutent un contrôle accru de la Chine sur les flux d’informations et les données internationales. D’autres craignent que les gouvernements occidentaux limitent l’usage de Deepseek sur leur territoire, à l’image des restrictions imposées à Huawei.
Le logo de l’entreprise Deepseek devant le drapeau de la Chine, Photo : Dado Ruvic/ Reuters, 27/01/25
Enfin, l’ouverture de Deepseek ne signifie pas une transparence totale. L’open source est un modèle qui favorise la collaboration, mais la gouvernance de ces technologies reste une question cruciale. Qui contrôlera les évolutions de Deepseek ? Comment ce fera la gestion des limites pour éviter une utilisation malveillante ?
Vers une nouvelle guerre froide technologique ?
Avec l’ascension rapide de Deepseek, la guerre technologique entre la Chine et les États-Unis prend un nouveau tournant. L’open source, longtemps perçu comme un espace de collaboration internationale, devient un terrain d’affrontement géopolitique. L’avenir de Deepseek dépendra autant de ses performances techniques que des décisions politiques qui l’entourent. Reste à voir si cette IA chinoise saura s’imposer comme une alternative crédible ou si elle sera freinée par les tensions grandissantes entre les deux superpuissances.
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