Guerilla Gardening : ou comment se libérer du béton en vivant en ville.

Si vous vivez en ville, surtout dans le centre, vous vous êtes peut-être déjà dit “ça manque d’arbres, de verdures…” Bien que le nouveau maire de Lyon, Grégory Doucet,  soit du parti écologiste et qu’il a promis de rendre notre belle ville plus verte, nous pouvons nous aussi, agir à notre échelle. Connaissez-vous le “guerrilla gardening” ?

Bande-dessinée à lire absolument – Photo prise par Davanh Zoo

Personnellement, j’ai connu cette année ce que c’était grâce à la merveilleuse bande-dessinée Guerilla Green : guide de survie végétale en milieu urbain de Cookie Kalkair et Ophélie Damblé éditée par les éditions Steinkis. Dans cette BD, les auteur·ices nous parlent de cette pratique.

Qu’est-ce que c’est, concrètement ?

Voici une courte définition : Le “guerilla gardening” ou guérilla jardinière en français est un mouvement créer par des activistes qui utilisent le jardinage comme moyen d’action politique et environnemental. Ils défendent notamment le droit à la terre, l’écologie et la permaculture.
En résumé, ils utilisent les plantes comme moyen de communication pour faire passer leurs idées. Ce mouvement vient des États-Unis et s’est étendu à plusieurs pays notamment la France.

Comme l’expliquent si bien les auteur·ices de la bande-dessinée Guérilla Green, ils veulent des villes plus vertes, des lois qui respectent l’environnement,  l’agriculture et l’humain. Ils agissent à différentes échelles et essayent de verdir nos villes en plantant des graines dans un terrain en friches,  en faisant pousser des plantes parmi le béton, en balançant des “bombes de graines” (petites boules d’argile et de terre remplies de graines de différentes plantes qui vont alors germer) dans des endroits difficiles d’accès, bétonnés ou incongrues. Ils plantent des fruits et légumes dans des terrains non-exploités  en ville, parfois au pied de plusieurs buildings, sur un trottoir abîmé laissant entrevoir un morceau de terre.

Une nouvelle méthode de communication ?

Personnellement, je trouve cette pratique géniale. Se balader en ville, quelques bombes de graines dans la poche et les lancer un peu partout pour retrouver quelques semaines plus tard les plantes qui auront pris place. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que cette pratique est illégale car l’État considère que planter ou cultiver une terre ne nous appartenant pas est une dégradation de la propriété privée. C’est l’article 322-1 du  Code Pénal qui punit de 30 000 euros d’amande et jusqu’à deux ans de prison.

Pourtant cela ne fait pas peur à ces soldats du jardinage. Ils considèrent que l’accès à la nourriture saine est un droit et qu’il est essentiel pour  la planète de reverdir pour préserver la biodiversité et améliorer le confort de vie dans la ville. Après tout, c’est en partie grâce à elle que nous  sommes là : elles nous nourrissent, elles nous soignent physiquement et mentalement, elles embellissent nos villes et campagnes, elles nous accompagnent tout au long de notre vie. Et c’est par les plantes que ces personnes s’expriment, haut et fort. Je pourrais presque faire un parallèle avec l’expression “agir comme une plante verte” (c’est-à-dire être inactif, silencieux, avoir un rôle décoratif) et la détourner pour lui donner un sens puissant :  agir comme une plante verte serait alors prendre sa place dans le béton, s’étendre, agir pour la nature. Pour eux, planter c’est manifester, agir, montrer leur vision d’une ville plus verte. J’adore cette façon de communiquer.

Et vous, comptez-vous laisser s’exprimer la plante verte qui est en vous ?

Pour en savoir plus, je vous encourage fortement à vous procurer la bande-dessinée qui vous expliquera l’histoire de ce mouvement et ses différentes actions en détails. Vous pouvez également suivre le travail des auteur·ices et de la maison d’édition via les liens ci-dessous.

 

Un commentaire

  1. Merci pour cet article qui présente bien le concept.
    Quelques liens pratiques pour trouver des tutos pour faire ses bombes de graines serait un plus. Les liens pointent essentiellement vers la bédé (qui est une des illustrations de la promesse du titre).

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