Alors que la troisième génération de Pokémon vient de pointer le bout de son nez et que la fonction de météo a été ajoutée sur la célèbre application mobile Pokémon GO, Niantic a décidé de migrer les cartes du jeu sur OpenStreetMap.
Pourtant en partenariat avec Google Maps depuis sa création, l’éditeur du jeu a tout simplement basculé les maps sur le service OpenStreetMap. Un changement assez inattendu et qui ne passe pas inaperçu par les utilisateurs du Libre.
Quels changements pour les utilisateurs du Libre ?
OpenStreetMap est un projet international fondé en 2004 dans le but de créer une carte libre du monde. Des données dans le monde entier sur les routes, voies ferrées, les rivières, les forêts, les bâtiments et bien plus encore sont collectées et sont ré-utilisables sous licence libre ODbL (depuis le 12 septembre 2012).
Quels changements pour Pokémon GO ?
Graphiquement, quelques bugs ont été corrigés et les détails sur les cartes sont beaucoup plus précis. Le jeu va considérablement augmenter son nombre d’utilisateurs puisque certains se sont privés de jouer sachant que l’application était sous Google Maps.
Pour le moment, seuls quelques régions du monde ont été affectées par ce changement mais les développeurs déploient OSM dans le monde entier de jour en jour.
Niantic est-il fervent défenseur du Libre ou a-t-il tout simplement souhaité augmenter son nombre de joueurs ? Quoi qu’il en soit, cela a permis un coup de publicité et une augmentation de la crédibilité pour OpenStreetMap comme solution de mapping. De plus en plus de joueurs seront probablement touchés par le Libre et l’utilisation de leurs données personnelles.
Ce qu’il ne faut pas oublier est que Niantic était à l’origine un laboratoire de Google, qui les a gentillement écarté lors de la création d’Alphabet. Il ne sont pas devenu le « N » et ont pris leur indépendance.
Leurs serveurs sont toujours hébergés chez Google.
Du côté respect de la vie privé, ce n’est pas l’utilisation de Google Map qui pose problème mais la surveillance permanente des joueurs grâce à leur GPS allumé dès qu’ils jouent. Cela permet de faire des stats (par exemple https://www.agent-stats.com/), mais aussi de reconstituer les parcours journaliers des joueurs.
Le procédé fonctionne comme suit : une équipe de joueurs créer des comptes fantômes qui vont se balader dans le jeu près de zones où il y a des joueurs à surveiller. Cela permet de trouver les adresses personnelles, les lieux de travail, et les trajets réguliers. À l’occasion, cela a permis de mettre en difficulté des amant, voir d’avoir du harcèlement et de la menace physique avec des joueurs considérés comme gênant. Cela n’a jamais été toléré par Niantic, mais il est impossible d’identifier ce type de robots.
En bref, si vous devez éviter de jouer à ce jeu c’est avant tout pour protéger votre vie privée et pas parce que les données sont hébergées chez Google.
J’aime l’optimisme du nombre de joueurs qui augmenterait en passant à l’utilisation d’OSM. ce serait chouette qu’on ait des éléments sur le boycott du googlisme de Pokemon Go.
Sinon, si vous aimez les géo-quêtes, l’application Street Complete est une initiative qui vous propose de trouver des informations de proximité (nom de lieu, heures d’ouverture de magasin, type de revêtement, limitation de vitesse, accessibilité … ) en fonction de votre géolocalisation. Les réponses servent à compléter les données d’OpenStreetMap. L’application est libre et est disponible notamment sous f-droid : https://f-droid.org/packages/de.westnordost.streetcomplete/