Le télé-travail en tant qu’étudiant en alternance pendant le confinement.

En tant qu’étudiant de Colibre, il est inévitable de se forger une expérience professionnelle au travers d’une alternance et d’un stage. Malgré le contexte sanitaire
qui a poussé le gouvernement à reconfiner le pays, certains étudiants ont déjà démarré cette expérience professionnelle en tant qu’alternant.
. Dans cet article, nous aborderons leurs expériences dans ce contexte particulier qu’est la crise sanitaire en se focalisant sur la région lyonnaise. En effet, bien que les mesures gouvernementales contre le Covid-19 couvrent l’ensemble de l’hexagone, certains détails de ces mesures peuvent changer en fonction de la région. Nous parlerons également de la façon dont ces étudiants allient travail et logiciels libres.

Dans ce contexte, Nous allons nous concentrer sur deux étudiants en alternance.
Voici les interview de Laura et Carla.

Q. Présentez votre travail et votre poste

Laura : Je suis animatrice librairie en ligne d’une maison d’édition. Je m’occupe de tout ce qui concerne lescommandes en ligne, de la gestion du stock, des factures, du SAV ainsi que de la communication au travers des réseaux sociaux. Mon travail est très varié.

Carla : Je travaille au Réseau AMAP Auvergne-Rhône-Alpes (AMAP : Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) dont les bureaux se situent dans le 7ème arrondissement de Lyon. On est une équipe de cinq salariées. Dans cette association ma mission consiste en la gestion de la communication par les réseaux sociaux, à l’élaboration d’une stratégie de communication, à la gestion du site internet, à la mise en place de formations et conférences et à la coordination d’un groupe communication composé d’administrateur-ice-s du Réseau AMAP AuRA. Je communique également avec les autres réseaux régionaux et associations au niveau national, notamment pour le suivi d’événements comme AMAP en Fêtes.

Q. Dans le contexte du confinement, De quelle manière travaillez-vous et quelles sont les raisons pour lesquelles l’entreprise le permet?

Laura : Tout d’abord, l’entreprise n’accueille pas autant de monde qu’avant dans ses locaux. On propose du click & collect pour les personnes souhaitant retirer leur commande sur place en respectant la distance sociale et en mettant à disposition des masques et du gel désinfectant. Les gens commandent en ligne et viennent directement chercher leurs produits à l’image du “prêt-à-emporter” des restaurants. Le travail en présentiel se fait donc en alternance : alors que trois personnes travaillent sur place, le reste de l’équipe travaille en ligne. On communique par mail, discord et Zoom.
Pour ma part, je travaille en présentiel car mon travail ne me permet pas le travail à distance. Surtout en cette période de Noël où l’on est submergé par les commandes de la boutique en ligne.

Carla : Chaque employée travaille en présentiel pour deux jours. Dans le cas mon alternance, je travaille deux jours par semaine donc totalement en présentiel. De plus, nos bureaux se trouvent dans des locaux partagés avec plusieurs associations sociales et solidaires notamment dans le milieu agricole (MIRAMAP, Confédération Paysanne, ARDEAR, Civam, Solidarité Paysans…). Or, être au contact des acteurs et actrices est très enrichissant et moteur dans notre travail! Ces échanges sont quelque chose que l’on ne retrouve pas en télétravail. Enfin, il faut également répondre aux appels téléphoniques de ceux qui souhaitent joindre notre association.

Q. Est-ce que vous êtes d’accord avec cette décision de l’entreprise.

Laura : Je le suis, considérant les tâches qui constituent mon travail. Les conditions de travail sont agréables.Les gestes barrières sont respectés, du gel et des masques sont mis à notre disposition, et les collègues respectent bien les consignes.

Carla :Ça ne me gêne pas, compte tenu que les conditions de travail sont convenables et qu’on respecte bien les gestes barrières. De plus, le travail sur place est plus efficace.

Q. Personnellement, préférez-vous le travail en distanciel ou en présentiel ?

Laura : Je préfère le travail en présentiel parce que je préfère être en contact direct avec les gens et on est bien plus efficace comme cela dans l’équipe. Quand je suis à distance, il me manque ce côté communication synchronisée. Bien qu’il y ait quelques logiciels qui permettent la synchronisation à distance, ça ne marche pas toujours bien, en particulier lors des réunions. De plus, je me sens moins concentrée lorsque je suis chez moi.

Carla : Pour moi, l’alternative des deux pourrait être idéale. Au début, je préférais aller au bureau afin de pouvoir communiquer avec les gens. Les réunions prennent plus de temps à distance (bruits qui troublent les échanges, moins d’implication car plus de détachement vis-à-vis de la réunion etc). Malgré ça, j’ai la chance d’avoirun bon cadre pour travailler chez moi. S’il fallait choisir entre les deux et sans prendre en compte le contexte de crise sanitaire, je choisirais toutefois le travail en présentiel que ce soit pour l’école ou pour le travail.

Q. En tant qu’étudiant en alternance, utilisez-vous des logiciels libres dans votre travail ? Si non, pourquoi pas ?

Laura: En ce moment je n’en utilise pas beaucoup à l’exception de la suite bureautique.De plus, mon patron a investi dans la suite “Affinity” qui nous permet de faire de la retouche d’image et de l’édition. Mais l’entreprise reste ouverte à d’autres logiciels si ça peut nous aider dans notre travail. On travaille au quotidien avec Prestashop pour la boutique en ligne et Thunderbird pour les mails.

Carla : Mes collègues de travail sont très branchées logiciel libre. Avant mon arrivée, Next Cloud était déjà en place. On utilise également des outils de Framasoft (framapad, framadate ou framaform), Thunderbird, Libre Office, WordPress pour créer notre propre site ainsi qu’ONLYOFFICE. On a également essayé le logiciel Mailtrain maison attend une verstion plus stable et simplifiée dans sa prise en main. Personnellement, j’utilise également Mattermost pour la communication au niveau national ainsi qu’Inkscape, Scribus et Gimp.
Comme logiciel non-libre, la suite Adobe était en place dans nos bureaux avant l’arrivée toute récente d’Inkscape et Scribus et Zoom n’a pas encore trouvé d’alternative. On utilise également WhatsApp pour communiquer plus directement entre nous a été mis en place pendant le premier confinement pour faciliter les échanges en distanciel.

Q. Pensez-vous que les logiciels libres sont valorisé au sein de la sphère professionnelle dans ce contexte épidémique ?

Laura : étudiant·e A : Oui, on peut trouver beaucoup de logiciels libres qui nous permettent de travailler ensemble à distance comme Big Blue Button, Framapad, etc. Parfois, les entreprises les utilisent sans savoir que c’est des logiciels libres. En tout cas, ce contexte actuel nous encourage au travail à distance et donc à trouver des alternatives et je pense que les logiciels libres peuvent devenir essentiels et indispensable en télé-travail.

Carla : Je pense que le contexte peut favoriser l’utilisation des logiciels libres selon la situation. . Ce contexte peut permettre de changer nos habitudes. . Par exemple, Si les gens ont, par le passé, utilisé un logiciel propriétaire qui ne marchait pas bien, ils peuvent essayer un autre logiciel cette fois-ci. Cependant, ça peut aussi marcher en sens inverse. De plus, les gens ignorent souvent l’importance des logiciels libres. Par exemple même si Nextcloud est utilisé dans mon asso, son attribut libriste n’est pas forcément mis en avant.

Q.Selon vous, en tant qu’alternant, les mesures décidées au niveau du gouvernement, notamment dans la région de Lyon, sont-elles efficaces et positives ?

Laura : Je trouve que les mesures prises concernant la situation épidémiques sont un peu contradictoires. Certains commerces sont ouverts, d’autres non (ex : une FNAC pouvant accueillir plusieurs dizaines de personnes va rester ouverte tandis qu’un restaurant non, alors que les personnes seront assises, à distances les unes des autres et que tous les gestes barrières sont respectés… Pareil pour les salons de tatouages qui sont fermés alors que les salles sont faites pour accueillir peu de monde, tout est stérilisé, à usage unique.) Dans ce contexte, j’ai peur que les petits commerces de tout types se voient obligés de mettre la clé sous la porte tandis que les grandes entreprises s’en sortiront sans problème. Je pense que le confinement n’est pas respecté. Tout le monde se déplace facilement comme il veut. Personnellement, je n’ai jamais été contrôlée lors de mon trajet pour le travail. Avant de prendre d’autres mesures ou de les renforcer, il serait judicieux que celles mises en place soient respectées.

Carla : D’après mon expérience, il y a un grand écart des décisions entre les petits commerces et les grandes entreprises. Bien que la préfecture annonce régulièrement des mesures concernant les grandes entreprises, on attend plusieurs jours pour obtenir une réponse de la préfecture pour connaître la possibilité ou non de maintenir nos services comme les livraisons et distributions en AMAP. Les priorités diffèrent entre les deux types de commerces, malgré la résilience prouvée des circuits directs ou courts.

Pour conclure, d’après ces deux alternants, mieux communiquer passe par un travail en présentiel avec le respect des gestes barrière et la mise à disposition de masques et de gel hydroalcoolique. En fonction du caractère des institutions , l’utilisation des logiciels libres est envisagée. En considérent les mesures décidées pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, les avis sont plutôt pessimistes. Considérant le fait que les experts prévoient que cette pandémie demeure encore longtemps, il est nécessaire de trouver des moyens de travail adéquats pour les employés après avoir réfléchi et en avoir discuté suffisamment.

Un commentaire

  1. Merci pour ces interviews intéressantes. Revoir, il y a quelques fautes de frappes et parfois perturbent un peu la lecture.
    Est-ce qu’il serait possible d’intégrer les liens vers les logiciels libres cités et vers les structures qui accueillent les deux alternantes?
    Pourquoi utiliser des photos anonymes avec que des gars et une ville qu’on ne connaît pas alors qu’on interroge deux colibriennes qui sont à Lyon?

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